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Dans le vieux centre de Bucarest se trouvait auparavant le fief des Bălăceanu

L'année 1690 voit la chute des Bălăceanu

A la place de leurs maisons, Brâncoveanu construit une auberge ...

... et aujourd'hui se trouve le Musée National d'Histoire, ex Palais de la Poste

Bien que leur domaine d’origine se trouvait à Balaci, les Bălăceanu ont contribué à la construction de Bucarest, en transformant les quartiers (mahala) de Bălăceşti et Bărăţia.

 

Sur la vaste place qui est maintenant bordée par Calea Victoriei et les rues de Smârdan et Stravopoleos, là où se dresse aujourd'hui l'actuel Musée National d'Histoire, et le terrain situé derrière la rue Smârdan, se trouvait autrefois l'ancien foyer des Bălăceanu.

 

Les Bălăceanu sont présents à Bucarest depuis les débuts de la ville. Une vieille ballade dit que le voïévode qui a décidé d’installer la capitale à Bucarest était en train de se consulter avec un Bălăceanu pour savoir où établir la capitale :

 

"Et Bălăceanu disait:

Faites là à Balaci

Qu'il y a des murs commencés,

Grands! et inachevés ".

 

Mais le voïvode a décidé de la faire à Bucarest près de la rivière Dâmbovita, car il y avait l’accès à l’eau et des terrains vastes avec assez d’espace pour construire.

 

Légende, plus que la réalité, puisque l’on sait que Bucarest a été choisie comme capitale par Dracula (Vlad Tepes) vers 1459, alors que les "grands murs inachevés" dont parle la ballade sont ceux construits à Balaci et à Tatarastii de Sus par les Bălăceanu seulement au XVIIe siècle.

 

Certes, les ambitions voiévodales du grand Aga Constantin Bălăceanu sont restées dans la mémoire collective sous la forme d’ une ballade populaire.

 

Mais la vérité historique, elle, est autre:

En 1690, Constantin Aga Bălăceanu fut tué lors de la bataille de Zărnesti. Voda Constantin Brâncoveanu ordonna de lui couper la tête, de l'emmener à Bucarest et de l’exposer sur une lance.

La tête de Constantin Aga Bălăceanu a été laissée à la vue des passants pendant un an et demi, sur l’artère principale de la ville (Podul Mogosoaiei), après quoi Brâncoveanu a confisqué les terrains à son profit.

 

Constantin Brâncoveanu a accusé Constantin Aga Bălăceanu de désobéissance, de trahison et de passage au camp ennemi, considéré comme une violation du serment de foi prêté au prince lors de son couronnement.

 

Mais la punition si sévère et l’acharnement de Brâncoveanu contre Aga Bălăceanu s'expliquent principalement par la profonde haine et jalousie qu'il lui portait.

Il le haïssait pour plusieurs raisons: Constantin Aga Bălăceanu était le beau-fils de son ennemi de mort, Serban Cantacuzino, à qui Brâncoveanu a pris le trône (on dit même qu’il l’a empoisonné pour prendre sa place).

Très avide d’argent, surnommé par les Turcs Altın Bey (le Prince de l’Or) ... Brâncoveanu le détestait aussi parce qu'il convoitait sa richesse.

À cette époque, les domaines des Brâncoveni et des Bălăceanu étaient limitrophes sur Podul Mogosoaia, or la première mesure que prendrait Brâncoveanu après le meurtre d'Aga est la confiscation de sa fortune et de ses terrains à son profit.

 

Sur les lieux confisqués, Constantin Brâncoveanu construit une auberge (han) qui portera toujours son nom: "Hanul lui Constantin Voda".

C'était une grande auberge bien connue des voyageurs, qui la considéraient comme la deuxième auberge de la ville, après celle de Serban Voda.

Au milieu de celle-ci, une église a été élevée, certains disent par les Brâncoveanu, d’autres par les Bălăceanu, pour pardonner les péchés de Constantin Aga.

 

En 1847, l'auberge de Constantin Vodă fut détruite par un incendie et en 1856, les ruines de l'édifice commencèrent à être démolies.

 

À la place même où la tête de Constantin Aga Bălăceanu avait été exposée sur un bout de lance, des professionnels du cirque s’installent. Ainsi en 1857, une sorte de café-concert ouvre mais qui sera assez vite fermé sur les ordres du consul Turc.

 

Mais, vengeance du sort, jusqu’à la fin du XIXe siècle, les habitants de Bucarest continuaient à appeler cette zone située au centre de la capitale, le quartier des Bălăceanu.

 

Aujourd'hui, à l'endroit où se trouvait auparavant la maison du grand boyard Constantine Aga Bălăceanu, se trouve l’ex Palais de la Poste, actuel Musée National d’Histoire, qui est un des bâtiments emblématiques de la capitale.

 

La première pierre du palais fut posée en 1894 par le roi Carol I et l'inauguration eut lieu à l'automne 1900.

Le roi Carol I, amené sur le trône de la Roumanie par un certain Ion Bălăceanu ...

 

Sources : extraits de "Podul Mogosoaia - L'histoire d'une rue" de Gheorghe Crutzescu, maison d'édition Humanitas, édition 2014

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