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L'époque phanariote commence sous des bons auspices pour les Bălăceanu, mais pas pour longtemps

 

Barbu Clucerul Bălăceanu est décapité, ses richesses sont confisquées

 

Sur les terres confisquées, Mavrocordat elève le Monastère de Văcărești

 

D'autres Bălăceanu sont pérsécutés, poursuivis, dépourvus de leurs biens

 

La malédiction des Bălăceanu finit par frapper les Mavrocordates

 

Comme si le malheur qui s’était abattu sur la famille avec la mort de Constanin Aga et la confiscation des biens par Brâncoveanu n'était pas suffisant, même après la mort de ce dernier, les choses ne s’arrangent pas pour les Bălăceanu.

 

Après l'exécution par les Turcs de Stefan Cantacuzène, celui qui ne régna que quatre ans après Brâncoveanu, le sultan nomme à la tête de la Valachie, Nicholas Mavrocordatos.

 

Il a été le premier dirigeant Grec venu de Constantinople, avec lui commence une période de l’histoire de la Roumanie qu’on appelle « l’Epoque Phanariote », qui durera près de 100 ans, en Valachie et Moldavie.

 

A son arrivée sur le trône (Décembre 1715), il a cherché à s’attirer la noblesse locale, en particulier les anciennes victimes du règne de Brâncoveanu. De bon augure pour les Bălăceanu, à qui il restitue des terres qui avaient été confisquées par Brâncoveanu.

 

Mais la « lune de miel » ne va pas durer longtemps, très vite se forme un groupe de grands boyards et propriétaires fonciers anti-Phanariotes, parmi lesquels les grandes familles roumaines Golescu Băleanu, Brezoianu et ... Bălăceanu.

 

Dans la confrontation qui a suivi entre Nicholas Mavrocordatos et les boyards roumains, parmi les premières victimes sont les Bălăceanu.

 

A cette époque, Clucer était Barbu Bălăceanu. Le portrait en image est réalisé par Constantin Bălăceanu Stolnici.

 

Le Clucer était l'un des grands dignitaires et membre du conseil princier. Celui-ci assurait l’intendance du Prince et de la  Cour en blé, vin et autres aliments, il gérait les magasins et entrepôts, avait les clés des chambres où les provisions étaient conservées.

 

Un jour de novembre 1716, Barbu Bălăceanu le Clucer aurait dit: "Prions Dieu de faire venir les Allemands, pour nous sauver des Grecs !" ....

 

Ces paroles sont vite arrivées aux oreilles de Nicholas Mavrocordat qui le convoque à la Cour, qui se trouvait à quelques pas des maisons ou résidaient les Bălăceanu, et le condamne à mort sur le champ!

 

La peine est exécutée immédiatement, dans la Cour princière, ne permettant à Barbu que le temps de se confesser rapidement et sans lui accorder la faveur d'être enterré selon son rang de grand boyard.

 

Nicholas Mavrocordat ne s'arrête pas là et confisque la plupart de ses biens, les maisons du quartier de Saint Démétrius, les seules qui étaient restées aux Bălăceanu après la confiscation par Brâncoveanu des maisons de Constantin Aga Bălăceanu en 1690.

Jamais les descendants directs de Barbu ne pourront restaurer leur fortune ou retrouver les rangs auxquels ils avaient normalement droit.

 

C’est à ce moment-là qu’ont été confisquées aussi par Mavrocordat les terres que Barbu avait à Vacaresti.

Et c'est sur ces terres prises aux Bălăceanu, que Nicholas Mavrocordat élévera le célèbre monastère de Vacaresti.

 

Nicholas Mavrocordat se venge également d’autres Bălăceanu.

 

Ion, le fils d'Aga Constantin Bălăceanu, mourra également sous la torture, accusé de trahison en faveur des Autrichiens.

 

La persécution se poursuit aussi à l'encontre de Drăghici Bălăceanu, à qui on confisque sa fortune, emportant ses biens et son argent.

Le frère cadet de Nicholas, Ioan Mavrocordat, souverain de la Valachie de 1716 à 1719, enlève un domaine aux Bălăceanu pour le donner à la veuve de Brâncoveanu, Maria, qui était entre temps revenue au pays.

 

Nicholas Mavrocordat meurt de peste en 1730 à Bucarest.

Un an après, meurt aussi Drăghici Bălăceanu, le dernier des trois frères qui ont subi la persécution non seulement de Brâncoveanu, mais aussi des premiers Phanariotes. Comme ses parents, il sera enterré dans l'église métropolitaine de Bucarest.

 

 

Un autre Bălăceanu, Barbu, est persécuté par Constantin Mavrocordat (fils de Nicholas Mavrocordat et successeur au trône de la Valachie), il le persécute en le poursuivant, l'obligeant à fuir, à quitter son domicile et à errer dans des cachettes dans les fôrêts de Codrul Vlăsiei aux alentours de Bucarest, jusqu'à ce qu’il est mort.

 

Les pouvoirs du Clucer sont supprimés par la réforme de Constantin Mavrocordat de 1739, mais ce title de dignitaire reste au rang de grand boyard et le titulaire est toujours payé un salaire, conservant le droit de participer au divan princier.

 

Il est intéressant de noter la fin de ce Mavrocordat qui a persécuté les Bălăceanu: en 1769, il sera fugitif, poursuivi de foire en foire et de village en village, sans argent ni vêtements, et il mourra errant et dans la misère, frappé par l'épée d'un officier Russe qui ne l'a même pas reconnu alors qu'il était réfugié à Galaţi, pendant la guerre entre la Sublime Porte et l'Empire Russe.

 

 

Deux siècles et demi plus tard, nous savons ce qui s’est passé… ... La malédiction des Bălăceanu frappe une fois de plus: le monastère de Văcăreşti tombe sous les bulldozers du régime de Ceausescu, les tombes des Mavrocordates sont profanées et leurs ossements éparpillés, du bel édifice érigé jadis par Nicholas Mavrocordat il ne reste aujourd’hui même pas une pierre ...

Source:  extraits de "Saga Bălăcenilor" de Constantin Bălăceanu Stolnici, Edition Vitruviu, 2000

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