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L'Eglise des Bălăceanu

Au début du XVI siècle, une petite église en bois

Reconstruite en 1674 par Constantin Aga Bălăceanu et son père

L'église où on déposait serment

Rebâtie en pierre aux alentours de 1740

Son nom apparaît toujours dans les archives à côté du nom des Bălăceanu

Brûlée, abandonnée, ruinée mais toujours refaite à nouveau

Symboliquement, le destin de l’église et celui des Bălăceanu sont liés 

L'église Saint Démétrius, située dans le vieux centre de Bucarest, est également connue sous le nom de l'église des Bălăceanu ou "St. Démetrius Poste", en raison de sa proximité avec le palais de la Poste. Autrefois, on l’appelait aussi l’Eglise de serment.

 

Si la phrase "renaître de ses cendres" devait être illustrée, il n'y a pas meilleur exemple que le destin de cette église, car elle a été démolie, rebâtie, puis abandonnée et de nouveau reconstruite à plusieurs reprises, et de nouveau brûlée ou détruite par des tremblements de terre ou autre catastrophes, et cela tellement de fois que seul un miracle la maintient encore debout aujourd'hui, telle que nous la connaissons.

 

Voici son histoire:

 

L'église de Saint Démétrius était dans la seconde moitié du XVI siècle une petite église en bois autour de laquelle plusieurs cellules étaient érigées, formant ainsi un petit monastère dédié au monastère de Vladatos à Thessalonique.

 

Il fut bientôt détruit, peut-être pendant l'occupation de Bucarest par Sinan Paşa en 1596.

Après l'invasion de la Valachie par l'armée dirigée par Koça Sinan Paşa, beaucoup de maisons, églises et monastères ont été incendiés, parmi lesquels l’église de Saint Démétrius.

 

Plus tard, elle est mentionnée dans un document vers 1640 - il s'agit de la première mention de l'église dans un document officiel.

 

Elle a été reconstruite ou du moins réparée en 1674 par Constantin Aga Bălăceanu et son père, le vénérable Badea Bălăceanu. Comme l'église était voisine de leurs maisons, elle a vite été appelée l'église des Bălăceanu.

 

7 mars 1680 – Dans les chroniques de l’époque est mentionnée l’église fondée par Badea Bălăceanu comte du Saint Empire romano-germanique, Matei Bălăceanu et Constantin Aga Bălăceanu.

 

L'église est appelée aussi "l'église assermentée de St. Dimitrie".

Le nom de "l'Eglise du serment" vient de la coutume selon laquelle les vœux solennels étaient faits ici. La tradition veut que l’accusé s'entoure la taille avec un symbole de la Mère de Dieu et jure devant les portes de l’autel, en présence des prêtres, de dire la vérité.

 

1741-1746 - l'église des Bălăceanu - probablement endommagée par les intempéries, les tremblements de terre (un fort séisme avait eu lieu en 1738), et la main de l'homme - est rebâtie par Stroe Râmniceanul, qui était responsable des questions juridiques concernant les enfants. Il commence la reconstruction de cette église en pierre (pour remplacer la première église en bois).

 

L’église est mentionnée plusieurs fois dans les documents officiels à côté du nom des Bălăceanu:

 

1750 – avant de rentrer dans les ordres religieux, Safta Asan-Micşunescu, la mère de Constantin III (Dinu) Balaceanu de Stolnici, lègue à ce dernier une maison "à Bucarest, dans le quartier de Sf. Démetrius"

 

Entre 1769-74 et 1778 - la rue St. Démétrius (ou peut-être ‘Ulita Brâncoveanului’, plus tard) s'appelait "le pont des Bălăceni qui mène à l'église de St. Démétrius ".

 

14 juin 1785 - dans un acte signé par Maria grofoaia Bălăceanca, il est indiqué qu'une maison qu’elle a léguée à l'église de St. Gheorghe-Vechi (une autre église bâtie par les Bălăceanu au XV siècle) se trouvait "sur le chemin de l'autel de l'église St. Dimitrie, sur les terres qui lui appartenaient à elle, Maria Bălăceanu".

 

1797 – on retrouve de nouveau l'église dans un état délabré

 

14 octobre 1802 - Le grand tremblement de terre qui ravage Bucarest détruit l'église reconstruite par Râmniceanul

 

28 août 1804 – une incendie qui se déclare dans le marché avoisinant endommage l'église, qu'il faut reconstruire de ses fondations.

 

1807 - Début de la reconstruction. On adopte le style néoclassique d’influence allemande/autrichienne - les pays germaniques étaient à ce moment-là sous l'influence de Winckelmann, le théoricien du néoclassicisme.

 

​1819 - La première phase de reconstruction de l'église est terminée. L'auteur du projet fût Iosif Weltzbau, qui se dénommait "architecte".

 

1826 - il semble qu’une partie de la peinture aurait été achevée cette année-là

 

Octobre 1837-1843 - reprise des travaux

L'église est probablement achevée dans un style néoclassique.

A cette occasion, les murs intérieurs sont ornés d'une nouvelle peinture, de style occidentale réalisée par Carol Pop de Szathmary. C'est l'unique peinture murale de type religieux conservée de ce peintre.

On a gardé les contrats entre le fondateur, l'architecte, le constructeur (charpentier Atanase) et les peintres (Ioan, Mincu et Costache, influencés par le peintre italien Giuliani).

 

23 mars 1847 - Le grand incendie qui ravage Bucarest endommage l'église (le toit et une partie de l'intérieur), nécessitant une restauration.

 

1847-1852 - l'église est en cours de restauration

La tour est reconstruite en bois recouvert de tôle, ornée de motifs néoclassiques. La peinture de Szathmary est restaurée et la peinture de la tour refaite par les peintres.

1912 - L'église est à nouveau abandonnée, sans paroissiens et menacée de démolition.

À l'initiative des successeurs des derniers fondateurs, l'avocat Ioan C. Filitti, avec le soutien du maire de Bucarest, restaure l'église.

 

Après la Première Guerre mondiale, nous retrouvons de nouveau l'église délabrée et menacée de démolition.

L'académicien I. C. Filitti s’oppose farouchement à sa démolition.

 

9/10 novembre 1940 – elle est touchée par le séisme, mais légèrement.

 

4 mars 1977 - Le grand séisme qui frappe Bucarest cause de légers dégâts à l’église.

 

Dans la cour sont conservées diverses pièces, certaines sculptées, qui ont été récupérées lors des nombreuses recherches archéologiques effectuées au fil du temps.

 

Symboliquement, l'église a eu un destin proche de celui des Bălăceanu, persécutés, poursuivis, privés de leurs biens, telle que l'église démolie jusqu’à ces fondations et rebâtie, ils ont réussi à plusieurs reprises à renaître de leurs cendres, à grimper à nouveau l’échelle sociale et à réussir à porter plus loin le nom de famille.

 

Nous pouvons également y voir une certaine vengeance du destin, alors qu’il ne reste à cet endroit aucune trace des constructions de Brâncoveanu sur les terrains confisqués des Bălăceanu, l’église elle, est toujours débout et on continue à l’appeler aujourd’hui encore, l’église des Bălăceanu.

Sources: www.sfantuldumitruposta.ro

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