Le diplomate Ion Bălăceanu a joué un rôle décisif dans l'élection de Carol I de Hohenzollern sur le trône de la Roumanie.

 

Revenons au moment de l'abdication forcée d'Alexandru Ioan Cuza en 1866.

Ion Bălăceanu était un opposant politique de Cuza.

Le gouvernement provisoire constitué le lendemain du limogeage de Cuza, sous la présidence de Ion Ghica, offre la couronne de la Roumanie au prince Philippe de Flandre, second fils du roi de Belgique, mais celui-ci refuse.

 

Ghica décide alors d’envoyer Ion Bălăceanu à Paris, en tant qu'"agent du gouvernement intérimaire", pour demander à Napoléon III de désigner un prince étranger pour gouverner la Roumanie.

 

Neagu Djuvara écrit dans son livre "Une brève histoire racontée aux jeunes", comment les choses se sont déroulées:

"Le ministre français des Affaires étrangères reçoit très froidement Bălăceanu:" Qui est cet agent d'un gouvernement révolutionnaire qui a renversé un prince protégé par l’Empereur? Nous ne voulons pas le recevoir. "

Bălăceanu réussit cependant, par des manœuvres dans les coulisses, à être reçu par l'empereur, il demande d'abord pardon pour le renversement de Cuza, expliquant les raisons, puis dit: "Majesté, les Roumains vous demandent de nous donner un prince pour nous gouverner".

 

Etrange demande… Mais parce que seul un étranger pouvait être assez éloigné de la rivalité féroce qui règnait entre les différentes familles politiques du pays et apporter ainsi l’objectivité et la neutralité nécessaires.

 

La demande laisse Napoléon III pensif et, après quelques semaines de recherches, la solution apparaît: Carol I de Hohenzollern, alors lieutenant dans l’armée prussienne et neveu du côté maternel de Napoléon III. La tâche n’est pas facile pour convaincre toutes les parties d’accepter, car Ion Bălăceanu doit persuader à la fois la famille Hohenzollern et le chancelier de Prusse, Otto von Bismarck.

 

L’arrivée, pleine de péripéties, va changer le cours de l'histoire de la Roumanie.

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A ce moment-là fait son apparition un ennemi politique de Bălăceanu : le chef du parti libéral, Ion Bratianu, qui vient également faire du lobbying auprès de la famille Hohenzollern.

 

Enfin, les choses sont réglées et on prépare le départ pour la Roumanie.

 

Neagu Djuvara raconte: "Cela a été une véritable aventure d'arriver en Roumanie, car nous étions dans un moment d’extrême tension entre la Prusse et l'Autriche (qui n'était pas encore devenue l'Autriche-Hongrie). Elles étaient sur le point de déclarer la guerre – qui a d’ailleurs éclaté quelques jours plus tard.

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Carol de Hohenzollern n'a pas osé se rendre ouvertement en Roumanie, traversant tout le royaume d'Autriche, car il risquait d'être arrêté. Alors, sous un faux nom, il a pris un passeport suisse et, accompagné d'un ami et du neveu de Bălăceanu (stagiaire dans une école militaire de France), est monté à bord d'un bateau qui voyageait sur le Danube (sur le bateau se trouvait également Ion Brătianu) et est arrivé dans le pays le 10 mai 1866 ".

 

A partir de là, nous connaissons la suite: commence un règne de 48 ans, le plus long de l'histoire de la Roumanie, qui entre dans une nouvelle phase de son histoire.

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