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Fils naturel de Alexandru Ghica

Il a étudié le droit à Paris

Adversaire politique de Alexandru I. Cuza

Diplomate et

Ministre des Affaires Etrangères

Amène la monarchie et la dynastie de Hohenzollern en Roumanie

 

Meurt à Nice où une rue porte encore son nom

 

Le portrait en image est réalisé par Constantin Bălăceanu Stolnici, qui dit de Ion Bălăceanu qu'il est "le membre le plus important de la famille".

 

En effet, Ion Bălăceanu (1828-1914) a été Ministre des Affaires étrangères, le premier diplomate roumain à être reconnu ambassadeur (représentant d'un État souverain) par l'Autriche-Hongrie le 11 septembre 1878.

En 1866, il réussit, avec l’aide de Napoléon III, à amener la dynastie des Hohenzollern dans le pays.

 

Officiellement, Ion Bălăceanu est le fils de Constantin Bălăceanu et de Maria Văcărescu.

En fait, il semble qu'il était le fils naturel de l’ancien voivode Alexandru Ghica (1834-1842) et de Maria Văcărescu, mariée à Constantin Bălăceanu, son père légitime. Constantin Bălăceanu avait eu plusieurs fonctions importantes, dont celle de Ministre de la Justice, mais il semblerait que c'était un personnage plutôt effacé.

 

Le jeune Bălăceanu a été envoyé en France à l'âge de 10 ans, il a étudié au lycée "Louis le Grand" où, à la même époque, ont étudié des dizaines et des dizaines de jeunes roumains aisés.

Après avoir soutenu le baccalauréat, il a fait des études de droit.

Il s'est impliqué dans les activités des roumains à Paris, par exemple lors de conférences au Collège de France, tenues par des célèbres philo-roumains comme J. Michelet et E. Quinet, ou dans les activités de la Société des Roumains à Paris, où il a connu et s'est lié d'amitié avec les représentants les plus éminents de la génération des révolutionnaires de 1848, dont il a fait lui-même partie, ou encore en écoutant les conférences de plusieurs personnalités qui deviendront de grands amis de la Roumanie, y compris Jules Michelet.

Il devient membre de la "Société des étudiants roumains à Paris" (fondée en 1845), aux côtés d'autres roumains très connus, comme I.Ghica, C. Negri, V. Alecsandri, N.Bălcescu, D.Bolintineanu.

 

Dans la période qui a immédiatement précédé le déclenchement de la Révolution de 1848, il est rentré au pays en passant par Marseille et Constantinople en compagnie de V. Alecsandri et Costache Negri, et malgré son jeune âge de 20 ans, il s'est clairement impliqué dans les événements révolutionnaires de 1848, étant préfet de la région de Muscel.

En septembre 1848, de sa propre initiative, il prend la route de l'exil, choisi au début volontairement mais qui devient ensuite obligatoire, étant inscrit en juillet 1849 sur la liste de ceux à qui il était interdit de revenir au pays pour une durée indéterminée.

Comme son ami, Nicolae Bălcescu, il a été impliqué dans les événements de Transylvanie. Il y séjourna pendant un certain temps à Braşov, Sibiu ou près du révolutionnaire Avram Iancu.

Muni d'un passeport anglais, il se rend pendant quelque temps à Constantinople, puis de nouveau en Serbie, en Hongrie et en Transylvanie, où il servit comme assistant du commandant en chef de l'armée hongroise, le fameux général polonais Josef Bem.

On a dit que le rôle de Ion Bălăceanu dans la Révolution de 1848 a été secondaire.

Cependant, son nom se trouvait sur la liste des révolutionnaires qui avaient intérdiction de revenir en Roumanie.

En fait, pendant ces événements et, plus tard, dans une série de missions, il jouera surtout un role diplomatique, bien qu’il soit assez jeune.

Ainsi, pendant la révolution, il s'avère être un bon négociateur dans les pourparlers tendus avec les grands boyards, qui s'émerveillaient de voir que l'un d'entre eux se trouve parmi les révolutionnaires.

Chargé de cette mission par Ion Ghica, il rencontre le révolutionnaire italien Mazzini, à qui il demande de faciliter la réconciliation romano-hongroise et la formation d'une légion révolutionnaire roumaine qui combattrait aux côtés des forces hongroises, ce qui était pratiquement iréalisable

 

Avec la fin des événements révolutionnaires dans l'empire des Habsbourg, il reprend la route de l'Occident.

En passant par Vienne, il arrive dans l’espace français, où, avec de petites interruptions, il reste pendant plus de six ans à Paris, Montpellier et Nice.

En 1853, avec l'éclatement du conflit russo-ottoman , il tenta, avec d'autres éxilés, de rentrer au pays, mais sans succès, contraint de reprendre le chemin de l'Occident et de s'installer quelque temps en Suisse.

 

C'est seulement en 1856, après huit années d’errance à l’étranger, qu'il rentre enfin à Bucarest.

Une nouvelle phase de sa vie commence, partageant son temps entre des missions dans le pays et des voyages plus ou moins longs à l’étranger.

Dans un premier temps, il s'est impliqué dans la lutte pour l'unification des Principautés, le parti unioniste l'utilisait fréquemment pour se rendre à l'étranger, à Vienne, Paris, Turin.

En 1858, lors de la Conférence spéciale des grandes puissances sur le problème de la Roumanie, Ion Balaceanu est resté pendant environ un an à Paris.

L'année suivante, il la passa à l'étranger, Al. I. Cuza lui confiant des missions secrètes auprès du Sultan de Constantinople, puis à Turin, auprès du Premier ministre italien Cavour et à Paris, aux côtés de l'Empereur Napoléon III.

Ion Bălăceanu devint plus tard un adversaire politique d'Alexandru Ioan Cuza, défendant les positions du parti qui souhaitait l'installation d'un prince étranger à la tête de la toute nouvelle Roumanie.

Ainsi, passa à l'étranger la plupart de l'année 1863.

En 1866, quatre jours après l'abdication forcée du souverain A. I. Cuza, il fut nommé, à la demande de l'Empereur français, selon ses propres témoignages, agent diplomatique de la Roumanie à Paris, où il resta environ un an et demi.

Il est l'auteur d'un document d'une grande importance historique pour la compréhension et l'interprétation des événements de la seconde moitié du XIX siècle, dans lesquels il a été directement impliqué, ses «Mémoires politiques et diplomatiques » .

 

Ce document historique exceptionnel a été édité sous la direction de Georgeta Filitti, apportant des informations inédites sur toute la période depuis la révolution de 1848 et jusqu'au début du XX siècle, c'est à dire sur la formation de la Roumanie moderne.

Ces souvenirs sont d'autant plus pertinents que leur auteur a été lui-même impliqué dans les événements les plus importants de la période - l'Unification des trois pays roumains, l'intronisation de Alexandru Ioan Cuza, puis de Carol I, avec toutes leurs implications et négociations secrètes.

En termes de mémoires diplomatiques, les écrits de Ion Bălăceanu ont également une importance majeure, étant donné que leur auteur a été lui-même agent diplomatique, Envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire dans les grandes capitales du continent: Paris, Rome, Vienne, Londres et Constantinople et, comme nous l'avons vu, le premier diplomate roumain à qui le statut officiel d'ambassadeur a été reconnu.

Mais son oeuvre la plus importante est sans aucun doute l’instauration de la monarchie et l’introduction du prince Carol "incognito" dans le pays.

Ion Bălăceanu a eu l'occasion de bien connaître le futur roi de Roumanie puisque, selon ses récits (qui complètent ou même contredisent d'autres informations), il a joué un rôle majeur dans son accession au trône.

Après avoir détrôné celui qui avait réalisé l'Union, Al. I. Cuza, le gouvernement provisoire charge Ion Bălăceanu de partir à Paris et d'intervenir à nouveau auprès de Napoléon III pour l'élection d'un dirigeant étranger.

L'Empereur français avait rejeté l'idée initiale du gouvernement provisoire de faire cette proposition au comte de Flandre.

Dans cette situation, Bălăceanu doit chercher un autre candidat au trône des Principautés Unies.

Par Mme Cornu, une amie proche de l'Empereur, Bălăceanu fait la connaissance du prince Carol de Hohenzollern, fils du prince Anton de Hohenzollern, gouverneur militaire de la Rhénanie, résidant à Düsseldorf.

Ion Bălăceanu fait la navette entre Paris et Berlin, où il est reçu par le chancelier Bismarck, qui devait lui aussi confirmé son accord, car le prince Carol était officier de l'armée prussienne; puis entre Paris et Düsseldorf, où il a des longues discusions avec les deux princes de Hohenzollern.

En fin de compte, Carol est convaincu et accepte de venir en tant que Prince pour régner en Roumanie.

L’histoire du voyage du futur prince sur le Danube est passionnante.

Le prince Carol essayait de cacher son identité aux autorités autrichiennes, hostiles à la Prusse, voyageant en "clandestin", en personnage incognito.

Arrivé à Baziaş, il est pris d'une rage de dent, il doit chercher un médecin et prend donc du retard.

Sur le pont du bateau avec lequel il voyage, se trouvait également Ion C. Bratianu, qui avait été refusé par Napoléon III en ce qui concerne les négociations en vue de installation d’un prince étranger, parce que, comme Ion Bălăceanu nous le confie, "il avait participé au complot dit de l’Opéra Comique, qui avait eu comme cible l'assassinat de Napoléon III".

Cependant, comme Ion Bălăceanu le dit, "il a été donc facile pour les journaux libéraux de Bratianu de créer la légende selon laquelle le chef du parti libéral aurait amené le prince Carol en Roumanie".

Le nouveau prince de Roumanie, Carol de Hohenzollern, était reconnaissant du soutien constant que Ion Balaceanu lui avait apporté pour son accession au trône.

Ainsi, il lui confia des missions diplomatiques à l'étranger, comme à Athènes en 1868, au moment de la négociation d'une alliance balkanique qui aurait dû conduire à l'indépendance des peuples de l'Europe du Sud-Est qui se trouvaient sous l'emprise des Ottomans.

Dans les années 1870-1871, il a été agent diplomatique de la Roumanie dans la capitale ottomane.

Après un retrait temporaire des activités publiques, alors qu'il a continué à voyager fréquemment à l'étranger, il fut nommé agent diplomatique à Vienne en 1876.

Il est resté dans la capitale autrichienne pendant environ six ans, jouant un rôle important en tant qu'Envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire, dans la reconnaissance de l'indépendance de l'État roumain.

Vers la fin de l'année 1882, il fut nommé ambassadeur de Roumanie dans la capitale italienne, où il resta jusqu'en janvier 1884.

Il fut ensuite pendant quatre mois représentant du Royaume roumain à Paris, il  démissionna de ce poste pour revenir pour une courte période en Roumanie.

Après une interruption des activités diplomatiques pendant deux ans et demi, il a été nommé de nouveau, dans des conditions historiques différentes, représentant de la Roumanie dans la capitale ottomane au bord du Bosphore.

Quelques années plus tard, il est délégué par l'État roumain à la Commission Européenne du Danube, ce qui le ramène à nouveau à faire de fréquents voyages à l'étranger.

Sa carrière diplomatique s'est terminée par un séjour de huit ans, de 1893 à 1901, à Londres, à la tête de la mission diplomatique de la Roumanie.

 

Il passa les dernières années de sa vie à Nice, dans le sud de la France, où il mourut en 1914 et y fut enterré au Cimetière du Chateau.

 

Les membres de sa famille se sont dispersés pour la plupart à l’étranger. Ainsi, par exemple, ses sœurs ont épousé des aristocrates russes et ses cinq filles ont contracté des mariages et ont eu des descendants dans l’espace français, partageant leur existence entre Nice, Bucarest, Pétersbourg, Vienne, Paris ou Londres.

L'un des descendants de Ion Bălăceanu est le distingué et vénérable académicien Constantin Bălăceanu Stolnici, neurologue, pionnier de la neurocibernétique, professeur de neuropsychologie et membre honoraire de l'Académie roumaine.
 

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